Il fut un temps, au cours de ce voyage bouleversant de la PMA, où j’ai haï mon corps. Oui, je l’ai détesté. Je l’ai accusé de tous les maux, de toutes ces épreuves que j’ai dû traverser.

Je lui en ai voulu, oh comme je lui en ai voulu, parce que mes petits trésors, mes bébés, sont partis bien trop vite. J’ai haï ce corps, incapable de leur offrir un refuge assez doux, assez chaleureux, pour qu'ils puissent s’y accrocher et y rester, blottis en sécurité.

Je lui ai reproché tant de choses...

  • De ne pas répondre comme il le fallait aux traitements,
  • De n’avoir permis aucun ancrage, aucune vie qui puisse s’épanouir,
  • D’avoir laissé partir mes bébés, encore et encore, trop tôt...
  • Et tant d’autres blessures que je ne pouvais exprimer.

Puis, comme si tout cela ne suffisait pas, il y avait cette prise de poids.

Un autre coup de poignard. Un autre acte de trahison de la part de ce corps que je ne reconnaissais plus, que je ne supportais plus. Jour après jour, je me sentais enfermée, prisonnière de cette enveloppe qui ne ressemblait plus à la femme que j’étais. Toute cette rage, ce désespoir face aux échecs, je l’ai déversé sur mon propre corps...

Aujourd'hui, j’essaie, pas à pas, d’apprendre à aimer ce corps qui m’a tant fait souffrir. D’apprendre à ne plus le blâmer pour tout ce qui est arrivé. Il a fait ce qu’il a pu, il a tenté, il s’est battu. Ce n’était simplement pas le bon moment. Mais aujourd'hui, je choisis de lui faire confiance. Je sais, du fond de mon âme, qu’il essaie de tout cœur que ça marche. Je veux croire en lui à nouveau, m’accorder cette confiance.

Maintenant, je peux marcher, avec sérénité, vers l’avenir qui nous attend. Main dans la main avec mon mari, et en paix avec mon corps. Ensemble, nous irons de l’avant. Je te remercie, mon corps, pour tout ce que tu as enduré, pour tout ce que tu as déjà fait et pour tout ce que tu feras encore.

Et merci à mon photographe, qui m'accompagne dans ce chemin semé d’embûches : @la_pma_avec_papa.