Je ressens un regret profond d’avoir tourné le dos à mon propre corps, d’avoir tant lutté contre lui, plutôt que de l’écouter avec tendresse. J’aurais voulu prendre le temps de raconter ton histoire, celle qui méritait d’être écrite avec amour et patience, mais au lieu de cela, j’ai prêté l’oreille aux voix extérieures, aux jugements qui m’ont éloignée de moi-même.

Toutes ces décisions, prises dans la tourmente de la douleur et de la confusion après la perte déchirante de la fausse couche, me laissent aujourd’hui un goût amer. Je regrette tant de choses, tant de moments où j’aurais pu me montrer plus douce, plus attentive à ce que je vivais.

Pourtant, malgré tout ce chagrin, une vérité reste incontestable : jamais, je ne regretterai un seul instant de t’avoir porté. Ces moments où tu étais en moi, même fugaces, étaient empreints de grâce. C’était un honneur, un privilège que rien, ni même la souffrance, ne pourra effacer. Tu fais partie de moi à jamais, et cet amour-là est indestructible.